Ranculat

Turquie | Comté d'Edesse

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Toponymes connus

  • Ranculat
  • Rhomanion Latin
  • Qalaat al-Roum - Qalʿat al-Rūm / قلعة الروم Arabic
  • Hromgla - Հռոմկլայ Armenian
  • Rumkale - Rumkale Turc Contemp.

Description

Français

Histoire

Au carrefour de l’Euphrate et du Merzumen, Ranculat surplombe splendidement les rives des deux fleuves. Lors de l’arrivée des Francs dans la région, la citadelle appartenait à un seigneur arménien autonome et ne fut rattachée au Comté d’Edesse qu’en 1116. Après la prise d’Edesse par Zengui et l’emprisonnement du comte Jocelin II, son épouse, désemparée vendit en 1150 la citadelle au catholicos d’Arménie Grégoire III, alors en quête d’un nouveau siège, suite à la perte de Dsovk.

La position de Rumkale aurait pu laisser présager une chute rapide, exposée qu’elle était en plein coeur du territoire musulman. Il n’en fut cependant rien, et, pendant près de cent quarante ans, loin du royaume de Petite Arménie, dix catholicos s’y succédèrent, faisant de la citadelle un centre culturel fameux, ainsi qu’un véritable symbole de leur indépendance.

Ses occupants arméniens devaient leur survie essentiellement aux bonnes relations que les catholicos pouvaient entretenir avec le milieu musulman environnant. Aussi, lorsque les armées de Frédéric Ier Barberousse traversèrent victorieusement le sultanat de Roum et approchèrent, à la fin du mois de mai 1190, des terres arméniennes, le catholicos de Rumkale adopta une position de neutralité qui lui permit de conserver la place après la désagrégation de la croisade germanique.

Toutefois, en 1292, un an après la prise d’Acre, les Mamelouks se lancèrent à l’assaut de la formidable citadelle sur l’Euphrate et l’emportèrent. Les livres saints furent dispersés, le patriarche Etienne IV et les siens réduits en esclavage.

Description

La citadelle présente encore aujourd’hui des ruines remarquables : séparée du plateau par un fossé artificiel de plus de 30 mètres de profondeur, ses courtines, truffées de meutrières, s’étagent sur plusieurs niveaux tout le long du fer à cheval que dessine le fleuve.

L’entrée principale de la ville est composée d’une succession de sept portes fortifiées, toutes encore conservées. Une fois à l’intérieur, on découvre de nombreuses structures en bon état de conservation dont notamment, dominant l’ensemble, la tombe de Sainte Nerses et l’église qui la couronne.